« Il faut avoir une haute idée, non pas de ce qu’on fait, mais de ce qu’on pourra faire un jour ; sans quoi ce n’est pas la peine de travailler »
Edgar Degas
Fruit de la rencontre de deux graveurs, Franck L et Gilles Kaetzel, l’atelier de « La Morserie » se veut un lieu de création, d’expérimentation et d’échanges autour de l’estampe sous toutes ses formes. La gravure est par essence un art à la fois instinctif et élaboré. L’image nait de l’équilibre entre l’expérimentation, la maîtrise de gestes techniques et la démarche artistique personnelle de chacun. L’impression offre la possibilité de travailler par séries et par variations.
Franck et Gilles se sont naturellement tournés vers un art à tendance figurative voire narrative, dans des démarches qui associent souvent pratiques anciennes et nouvelles technologies. Réalistes, métaphoriques ou ironiques… leurs oeuvres puisent dans les genres traditionnels (paysage, portrait, scène de genre, scène animalière) les ressources pour donner une lecture tantôt critique, tantôt distanciée du monde contemporain.
Panneau 1
J’ai admiré (et j’admire encore) les grands graveurs, j’ai appris la gravure à l’école d’art de Douai, désormais je grave à la morserie.
Modestement, mais avec passion.
J’y trouve ce que aucun autre domaine d’expression ne m’a apporté jusque-là : cette étrange balance entre spontanéité et rigueur, intuition et réflexion, fulgurance et lenteur, accident et précision.
Mes estampes s’apparentent aux premiers mots de l’enfant : je me surprends dans un langage, je pose des images sur des pensées, j’use d’une syntaxe à la richesse infinie. Graver comme parler.
Mon travail prend cette technique à partie pour incarner des thèmes qui évoluent au fil de l’actualité, de mes lectures ou de rencontres. Les images produites ont néanmoins pour trait commun d’offrir à voir des histoires. Je conte, mais ne me demandez pas ce que je raconte…
L’amorcerie
L’amor série
La mort se rit
Gilles K
Panneau 2
Je dois au hasard d’avoir découvert la gravure et d’avoir La Morserie comme terrain de jeu.
Tout a commencé par un stage de gravure que je n’aurais pas dû faire, puis des cours de gravure la même année à l’École d’Art de Douai. Je dois avouer que depuis je me suis un peu égaré sur des chemins de traverse. J’ai découvert les photo-polymères qui me permettent de jouer avec la photographie.
J’éprouve une certaine jubilation à mélanger les techniques modernes du numérique et les savoir-faire traditionnels de l’estampe.
C’est d’une simple discussion avec Gilles sur l’acquisition de matériel qu’est partie l’idée de cet atelier…
J’explore, j’échoue et je continue à chercher des voies nouvelles d’expression.
Franck L
La Morserie 